déclarait
Jean Villar en 1951 lorsqu'il découvrit la pastorale souletine.
Si
nous avons choisi ce jugement de lillustre fondateur du Théâtre National
Populaire, ce nest pas en raison de la caution quil apporte au théâtre
souletin, mais bien pour une raison de fond et parce que quil nous met sur la voie
dune meilleure compréhension de la pastorale souletine, de ses ressorts et de sa
place dans la vie de la Soule. Surtout, ce jugement nous fait entrevoir le rôle
quelle peut jouer en faveur dune réelle dynamique culturelle locale. Parce
quelle est effectivement un théâtre populaire, la pastorale permet de mobiliser,
sur des projets particulièrement exigeants, un public qui, sans elle, resterait étranger
à toute vie artistique.
Ses
retombées ont été souvent analysées mais, en tant que promoteurs du projet de
pastorale dEsquiüle, nous avons lambition de les concrétiser et de les
développer de façon volontariste.
Nous
tenons à souligner que notre objectif nest pas seulement de réaliser un projet
particulier de pastorale mais dexploiter ces retombées pour mener ensuite, au
niveau des communes qui y seront associées, une action continue danimation
culturelle venant sinsérer, en pleine cohérence, dans le projet de développement
culturel de la Soule conduit par le centre Uhaitza. Ce faisant, nous souhaitons initier
une démarche qui permettrait de valoriser systématiquement les potentialités de la
pastorale pour en faire lun des pivots du développement culturel de la Soule alors
que lactuel projet de développement culturel laisse la pastorale en marge, comme un
phénomène qui se suffit à lui même, mais qui aussi naurait pas de retombées sur
lenvironnement.
Cest
lhistoire surprenante que celle de la pastorale. Plongeant ces racines dans le Moyen
Age, elle sest maintenue jusquau 19°siècle dans diverses régions de France
et dEurope, mais en restant généralement cantonnée à des aires géographiquement
assez étroites et reculées comme la Soule. Elle a ensuite progressivement disparu de ces
régions au cours du 19° siècle, à lexception de la Soule (et de la Vallée
voisine de Barétous) où elle a sans doute connu son âge dor. Puis, à laube
du 20° siècle, léminent Georges HERELLE, après avoir consacré sa vie à
létude de la pastorale, annonçait « que lon renonce donc aux vaines
espérances. Le théâtre Basque est irrévocablement condamné au même sort que ses
congénères
(il) ne leur survivra plus longtemps ».
Or,
contrairement à cette mort annoncée, on assiste à un regain de vigueur et de
créativité, en même temps que sont maintenus et même approfondis les éléments
fondamentaux de la tradition.
On
joue encore en Soule autant de pastorales quau siècle dernier